Comment anticiper la hausse des prix du gaz pour votre entreprise ?

La volatilité des prix du gaz naturel influe directement sur la compétitivité et la rentabilité des entreprises. Face à la hausse du prix du gaz, les organisations doivent adopter une approche proactive pour sécuriser leur approvisionnement en énergie et rentabiliser leurs coûts. Cette situation exige de connaître et comprendre les dynamiques du marché, ainsi que la mise en place de stratégies pour atténuer les risques et garantir une stabilité financière à long terme. Pour plus d'informations sur le sujet, visitez ce site.

Les prévisions concernant le marché du gaz pour 2025

Le marché du gaz naturel connaît actuellement une période de turbulences, avec des fluctuations de prix attendues pour 2025. Les experts prévoient une baisse des tarifs, alimentée par l'arrivée sur le marché du gaz naturel liquéfié (GNL) qui devrait compenser la demande croissante en énergie.

Les analystes anticipent une baisse du prix du contrat gazier français Cal 25 (qui couvre l'année calendaire 2025) à 35-40 €/MWh, contre environ 38 €/MWh actuellement. Cette baisse s'explique en partie par l'arrivée de nouvelles capacités de GNL sur le marché, qui devraient compenser une légère reprise de la demande européenne, prévue en augmentation de 2% en 2025.

Les tensions géopolitiques persistantes et les incertitudes liées à l'approvisionnement, notamment concernant le gaz russe qui représente à l'heure actuelle 15% de l'approvisionnement des pays européens, contribuent à la volatilité du marché. En effet, ce dernier reste sensible aux nouvelles pouvant influencer la hausse du prix du gaz. Les incertitudes concernant la demande asiatique, notamment chinoise, ainsi que les flux de gaz russe sont à surveiller. Une perte de 10% de l'approvisionnement russe pourrait entraîner une envolée des prix du gaz ; l'expiration du transit de gaz russe par l'Ukraine à la fin de l'année et un éventuel arrêt des importations de GNL russe constituent des risques potentiels pour la stabilité des prix.

Approvisionner les entreprises en gaz

Face à la volatilité du marché, les entreprises doivent apprendre à mieux gérer leur approvisionnement.

Contrats d'achat à long terme ou marché spot ?

Les contrats d'achat à long terme sont des accords conclus entre un fournisseur de gaz et une entreprise cliente pour une livraison de gaz sur une période prolongée, généralement plusieurs années : ils fixent à l'avance les conditions de livraison, les volumes et les prix. Le marché spot, également appelé marché au comptant, est quant à lui, un marché où les transactions de gaz s'effectuent pour une livraison immédiate ou à très court terme (généralement dans les 24 à 48 heures) : les prix sur ce marché fluctuent en temps réel en fonction de l'offre et de la demande. Les contrats à long terme assurent une stabilité des prix et une sécurité d'approvisionnement, mais peuvent limiter la capacité à profiter des baisses de prix sur les marchés de l'énergie. À l'inverse, le marché spot permet de bénéficier des variations de prix favorables, mais expose l'entreprise à une plus grande volatilité.

La diversification des fournisseurs

La diversification des fournisseurs de gaz vise à réduire les risques et à assurer la sécurité énergétique. En France, cette approche se traduit par une variété de sources d'importation, avec la Norvège en tête (36%), suivie par les Pays-Bas, l'Algérie, le Nigeria, le Qatar et les États-Unis, tandis que la dépendance au gaz russe a considérablement diminué. Les mesures de sécurisation comprennent l'augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), le remplissage accéléré des stockages, et le développement du gaz vert national. En cas de rupture d'approvisionnement, les entreprises peuvent compter sur l'utilisation des stockages, l'augmentation des importations alternatives, et la réduction de la consommation des clients ayant des contrats interruptibles. Cette stratégie permet aux entreprises de mieux gérer les fluctuations du marché du gaz.

Négociation des clauses de flexibilité et d'indexation

Les clauses de flexibilité, qu'elles soient journalières, mensuelles ou annuelles, permettent d'ajuster les volumes consommés aux besoins réels de l'entreprise, mais peuvent influencer le coût total. L'indexation, quant à elle, détermine l'évolution du prix du gaz sur la durée du contrat, avec des options telles que l'indexation sur les prix de marché (PEG, TTF), sur les produits pétroliers, ou des formules mixtes. Choisir entre ces options dépend de la stratégie de l'entreprise, de sa tolérance au risque et de ses prévisions sur l'évolution du marché. Une négociation efficace implique de comparer les offres de plusieurs fournisseurs, d'envisager des clauses de révision de prix, et éventuellement d'intégrer des mécanismes de couverture. L'objectif est d'obtenir un contrat équilibré entre flexibilité, prévisibilité des coûts et adaptation aux fluctuations du marché, tout en assurant la sécurité de l'approvisionnement à long terme.

Utilisation des produits dérivés : futures et options sur le TTF

L'approvisionnement des entreprises en gaz peut être amélioré grâce à l'utilisation de produits dérivés sur le TTF (Title Transfer Facility), principal hub gazier européen. Les contrats futures TTF permettent de fixer à l'avance le prix du gaz pour une livraison future, pour une protection contre la volatilité des prix et une meilleure planification budgétaire. Ils sont cotés en EUR/MWh, disponibles pour diverses échéances et négociés sur des bourses comme l'EEX ou l'ICE. Les options TTF, quant à elles, donnent le droit mais non l'obligation d'acheter (call) ou de vendre (put) du gaz à un prix prédéterminé. Ces instruments permettent aux entreprises de gérer efficacement leur risque de prix, de rentabiliser leurs coûts et de s'adapter à leurs besoins de consommation, mais leur utilisation nécessite d'identifier les besoins en gaz de l'entreprise, de mettre en place un couverture adaptée et d'assurer un suivi régulier des positions, tout en tenant compte des aspects comptables et réglementaires.

Bien gérer sa consommation énergétique

Une bonne gestion de la consommation énergétique contribue à réduire son exposition aux fluctuations des prix du gaz.

L'audit énergétique et les économies potentielles

En analysant en détail les habitudes de consommation, les équipements et l'isolation d'un bâtiment, un professionnel certifié peut identifier les postes les plus énergivores et les sources de gaspillage. Les améliorations possibles sont : une meilleure isolation thermique, l'amélioration des systèmes de chauffage et de climatisation, le passage à des éclairages LED, des appareils électroménagers plus efficaces, ainsi que des écogestes effectués au quotidien. En mettant en œuvre les recommandations issues de l'audit, il est possible de réduire sa facture énergétique tout en contribuant à la protection de l'environnement.

La modernisation des équipements avec la chaudières à condensation

La modernisation des équipements de chauffage avec des chaudières à condensation permet de gérer sa consommation énergétique. Ces chaudières bénéficient de rendements élevés grâce à la récupération de la chaleur latente des fumées de combustion. Elles intègrent des technologies avancées, comme la modulation de puissance et la connectivité, permettant un pilotage intelligent à distance et une meilleure gestion des plages de chauffe. De plus, leur design compact et silencieux s'intègre facilement dans les intérieurs modernes.

Régulation intelligente et système GTC (Gestion Technique Centralisée)

La GTC est un système intelligent qui collecte des données en temps réel via des capteurs (température, occupation, luminosité) et ajuste automatiquement le fonctionnement des équipements techniques. Cette régulation intelligente permet de consommer moins d'énergie en adaptant le chauffage, la climatisation et l'éclairage aux besoins réels. La GTC contribue à réduire les coûts énergétiques, prolonger la durée de vie des installations grâce à une maintenance préventive, et contribuer à la transition écologique.

Récupération de chaleur sur process industriels

La récupération de chaleur sur les process industriels permet de réduire la consommation énergétique. Un audit permet d'identifier les sources de chaleur fatale (fumées, eaux usées, air comprimé, etc.) et évaluer les besoins énergétiques de l'usine. Ensuite, il convient de choisir les technologies adaptées (échangeurs de chaleur, pompes à chaleur industrielles ou systèmes ORC), en fonction des caractéristiques des sources et des besoins. Un suivi régulier des performances et une maintenance préventive assurent la pérennité des économies réalisées.

Les alternatives au gaz naturel

Face à la volatilité des prix du gaz naturel, les énergies alternatives sont une nécessité pour de nombreuses entreprises.

Le biométhane et les gaz renouvelables

Le biométhane, produit à partir de la méthanisation de déchets organiques, est une alternative renouvelable au gaz naturel fossile. Son utilisation permet de réduire l'empreinte carbone tout en bénéficiant d'une relative stabilité des prix à long terme. Les contrats d'approvisionnement en biométhane peuvent inclure des garanties d'origine, assurant la traçabilité de l'énergie verte consommée.

L'électrification des procédés : les pompes à chaleur industrielles

L'électrification des procédés industriels, notamment via l'utilisation de pompes à chaleur haute température, représente une voie prometteuse pour réduire la dépendance au gaz. Ces technologies peuvent produire de la chaleur avec une efficacité énergétique trois à quatre fois supérieure aux chaudières à gaz conventionnelles. L'électrification permet généralement de bénéficier d'une électricité de plus en plus décarbonée.

L'hydrogène vert : des perspectives pour l'industrie lourde

L'hydrogène vert, produit par électrolyse à partir d'électricité renouvelable, émerge comme une solution d'avenir pour l'industrie lourde. Bien que son coût soit encore élevé, les projections indiquent une baisse des prix d'ici 2030. L'hydrogène peut remplacer le gaz naturel dans certains processus industriels, pour une alternative zéro carbone. Son développement est soutenu par des politiques publiques ambitieuses, notamment au niveau européen.

Les dispositifs d'aide et l'accompagnement des entreprises

Pour faciliter la transition énergétique et l'adaptation aux nouvelles réalités du marché du gaz, de nombreux dispositifs d'aide et d'accompagnement sont mis à disposition des entreprises.

Les aides de l'ADEME

L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) propose plusieurs programmes de soutien financier. Le Fonds Chaleur, doté de 350 millions d'euros en 2023, subventionne les projets de production de chaleur renouvelable, incluant la biomasse, la géothermie et le solaire thermique. Le dispositif Tremplin, quant à lui, attribue des aides forfaitaires pour des actions simples d'économies d'énergie ou de réduction des déchets.

Les certificats d'économies d'énergie (CEE) pour l'industrie

Le mécanisme des Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) incite les fournisseurs d'énergie à promouvoir l'efficacité énergétique auprès de leurs clients. Pour l'industrie, ce dispositif peut financer jusqu'à 20% du coût des travaux d'efficacité énergétique. Les opérations éligibles sont l'isolation des réseaux de chaleur, l'installation de variateurs électroniques de vitesse, ou encore la mise en place de systèmes de récupération de chaleur.

L'accompagnement BPI France : le Prêt Vert ADEME-BPI

BPI France, en partenariat avec l'ADEME, propose le Prêt Vert, destiné à financer les projets de transition écologique et énergétique des PME et ETI. Ce prêt, d'un montant compris entre 50 000 € et 5 millions d'euros, peut couvrir jusqu'à 100% des dépenses éligibles, avec un différé de remboursement pouvant aller jusqu'à 2 ans.

La conformité réglementaire et le reporting énergétique

La conformité réglementaire en matière d'énergie devient de plus en plus exigeante, reflétant l'urgence climatique et la nécessité de réduire la consommation énergétique.

Le décret tertiaire et les obligations de réduction des consommations

Le décret tertiaire, entré en vigueur en 2019, impose aux bâtiments tertiaires de plus de 1000 m² de réduire leur consommation énergétique de 40% d'ici 2030, 50% d'ici 2040 et 60% d'ici 2050, par rapport à une année de référence. Cette réglementation pousse les entreprises à adopter une approche proactive de l'efficacité énergétique, intégrant des objectifs chiffrés dans leur stratégie à long terme.

Le Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES)

Le Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre est obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés. Ce bilan, à réaliser tous les 4 ans, permet d'identifier les principales sources d'émissions et de définir un plan d'action pour les réduire. L'intégration du BEGES dans la stratégie énergétique de l'entreprise permet d'aligner les objectifs de réduction des coûts avec ceux de la décarbonation.

La norme ISO 50001

La norme ISO 50001, bien que non obligatoire, fixe un cadre reconnu pour mettre en place une réduction systématique de la consommation énergétique et des coûts associés, une amélioration continue des performances énergétiques, l'intégration de la gestion de l'énergie dans la culture d'entreprise et la valorisation de l'image de marque auprès des clients et partenaires. La certification ISO 50001 peut également ouvrir l'accès à certains dispositifs d'aide ou avantages fiscaux, renforçant ainsi son intérêt économique pour les entreprises engagées dans une démarche de rentabilité énergétique.

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